Eveil d'une Senshi

La nuit n'était arrivée que depuis 3 heures à peine lorsque la princesse Meï s'éveilla soudainement, brutalement tirée de ses songes par une voix inconnue.
"Meï... Meï... Lève-toi, petite princesse... Viens, je t'attend..."
Se levant rapidement, Meï sortit de sa chambre puis du palais sans un bruit, s'arrêtant de temps à autre pour déterminer l'origine de la voix avant de reprendre son chemin vers celui ou celle qui l'appellait. La princesse traversa ainsi les jardins royaux puis pénétra dans un temple rond, entièrement constitué de cristalt: c'était l'endroit où sa mère, la Grande Prêtresse Raya, recevait les messages venus du Millénium. Aussitôt, la voix douce disparut. Pourtant, la petite fille eut beau chercher partout, elle ne trouva rien qu'elle ne connaissait déjà. Dépitée, elle sortit du temple en marmonnant et allait regagner le palais lorsque l'allée fut soudain bloquée par une créature étrange et qui aurait pu lui sembler attendrissante et sans défense si elle n'avait dégagé une aura ténébreuse et mauvaise: comprennant qu'elle était tombée dans un piège, la petite princesse déglutit péniblement et chercha précipitamment des yeux un endroit où se cacher.
*Pourquoi n'y a-t-il personne quand j'en ai besoin? Où sont tous ces gardes qui m'enquiquinent quand il n'y a aucun danger, hein? Ce que je peux être idiote! Je ne peux pas les appeller! Ils diraient à Maman que je suis sortie sans permission du palais. Et la nuit, en plus! Maman n'aurait jamais commis une telle erreur, elle.*
Alors que Meï cherchait toujours un moyen de se tirer de ce mauvais pas, la créature poussa un feulement semblable à celui d'un chat en colère et se jeta sur la princesse qui recula précipitamment, ce qui lui sauva la vie: au lieu de lui ouvrir la gorge, les griffes acérées lui blessèrent le côté droit et le bras. Sous le coup, Meï tomba brutalement sur le dos et, comme la créature bondissait à nouveau, tendit instinctivement la main devant son visage dans un geste dérisoire pour se protéger. Soudain, une lumière rouge et or éblouissante naquit dans la paume de sa main tendue: la créature se tassa sur elle-même avant de s'évanouir en fumée, anéantie par la chaleur de la lumière. Abasourdie, Meï regarda la boule lumineuse se changer en une langue de feu puis disparaître pour laisser place à un bâton rouge, surmonté d'un globe feu dans lequel brillait le symbole de Mars. Hésitant, la princesse tendit le bras et prit l'objet: aussitôt, elle se transforma en Sailor. Ebahie, Meï se regarda dans l'eau de l'étang et ne put s'empêcher de sourire: enfin, elle s'était révélée! Enfin, elle allait pouvoir marcher sur les traces de sa mère! Sans perdre une seconde de plus, la petite princesse courut au palais sans plus se soucier du bruit qu'elle créait et alla tambouriner à la porte de sa gouvernante.
"Akiko! Akiko! Réveille-toi, vite! Il faut que j'aille voir maman!"
Après quelques instants, la chambre s'ouvrit, dévoilant une dame entre deux âges, vêtue à la hâte et visiblement mécontente.
"Princesse Meï! Je vous ai déjà dit que votre mère ne reviendrait que dans un mois et qu'il vous était interdit de vous rendre au Millénium durant cette période! Maintenant, retournez-vous coucher avant que je ne me fâche!"
"Akiko, va mettre tes lunettes. S'il te plaît, c'est important.", fit la petite d'un air suppliant. Tandis que la gouvernante allait chercher ses lunettes en soupirant, Meï demanda aux serviteurs éveillés d'allumer quelques chandelles et de venir l'éclairer. Aussitôt dit, aussitôt fait. Akiko était à peine revenue que les domestiques avaient amenés les bougies demandées.
"Bon, Princesse Meï, que dois-je re..."
La gouvernante remarqua alors le costume de Meï, le bâton dans sa main et le signe de Mar sur son front. Portant une main à sa bouche, Akiko étouffa un cri incrédule puis, après quelques minutes, parut revenir à la réalité et donna aussitôt ses ordres.
"Que l'on prépare nos montures et nos bagages, la Princesse Meï et moi nous rendons au Millénium!"
Battant des mains, ravie, la petite Princesse s'accouda à la fenêtre, les yeux rivés sur la Lune qui, ce soir, était pleine.